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Témoignage d’une infirmière lapalutienne dans un service hospitalier COVID-19

Infirmière libérale à la retraite depuis 2 ans, je me suis inscrite sur la réserve sanitaire pour me porter volontaire dans la lutte contre le Coronavirus.

L’Agence Régionale de la Santé PACA m’a contactée pour une mission de 6 jours à l’hôpital de Melun dans un service Covid +, c’est-à-dire des patients tous positifs au test et ayant une symptomatologie avancée (fièvre, douleurs, difficultés à respirer…).

J’ai tout de même longuement réfléchi car, non seulement je courrais le risque d’être moi-même contaminée au contact des patients, mais à mon retour, je devais prendre toutes les précautions nécessaires pour ne pas contaminer mon époux. La décision d’accepter cette mission a été discutée et prise en concertation avec mon mari et mes enfants qui partagent mes valeurs et mes convictions et m’ont encouragée à partir, même, si pour eux la gestion de ce stress supplémentaire, alors que nous vivons une période anxiogène, n’était pas facile à gérer.

Les patients de ce service étaient sous surveillance constante, perfusés, sous masque à oxygène …et l’évolution de leur état les destinait, soit à sortir de l’hôpital, soit à être orientés vers un service de réanimation.

Dans ces moments de doute et de peur, j’ai ressenti une grande solidarité, de la bienveillance et j’ai pu constater une exceptionnelle technicité, réactivité et compétence des équipes soignantes, mais aussi de la générosité et de la conscience professionnelle pour tous les intervenants qu’ils soient secrétaires, administratifs, agents de ménage, cuisiniers, pompiers, ambulanciers…).

Pendant cette mission, au contact de ces personnels soignants, j’ai pu ressentir une certaine fatigue physique, mais surtout psychologique, ainsi que leur désarroi face à la peur de la maladie pour eux, leurs enfants, leur conjoint, leurs parents… Ils sont même parfois démunis lorsque leurs jeunes enfants leur disent  »Pourquoi tu ne changes pas de métier, je ne veux pas que tu meures ». Mais non, ils ne changeront pas de métier, et leur explique que s’ils s’arrêtaient, il n’y aurait plus personne pour soigner les malades.

Pour ma part, malgré les risques encourus, je ne regrette en rien d’avoir accepté cette mission et offert un peu de mon temps aux patients et aux soignants. Cette mission a été positive, enrichissante et bénéfique à plusieurs égards et j’ai vécu une expérience humaine, professionnelle et technique exceptionnelle.

Je tiens surtout à remercier tous ces acteurs anonymes, qui chacun à leur niveau, contribuent à faire en sorte que les soins soient dispensés, que notre système de santé continu à fonctionner.

NE PAS RESPECTER LE CONFINEMENT :

  • C’EST NE PAS RESPECTER CES PROFESSIONNELS QUI FONT PREUVE D’ABNEGATION ET DE DON DE SOI,
  • C’EST NE PAS ENTENDRE CET ENFANT QUI A PEUR POUR SA MAMAN,
  • C’EST NE PAS IMAGINER CE JEUNE PAPA QUI MEURT EN RÉA ET NE VERRA PAS SES ENFANTS GRANDIR,

ALORS S’IL-VOUS-PLAÎT, RESTEZ CHEZ VOUS.

APPLAUDIR TOUS LES SOIRS À 20 H C’EST TRÈS BIEN,

MERCI BEAUCOUP, CELA NOUS TOUCHE ET NOUS ENCOURAGE

MAIS : RESTER CONFINE C’EST ENCORE MIEUX.

MERCI POUR EUX

Brigitte RICHIER