Les inondations

Les inondations

Le Rhône depuis la nuit des temps a débordé, changeant souvent de cours. Ses crues furent dévastatrices, mais les anciens construisaient leur maison à des emplacements privilégiés, légèrement en hauteur, empêchant les eaux boueuses de faire de gros ravages. Ils mettaient leurs bêtes dans une écurie surélevée,«lou recati». Les animaux pouvaient y accéder par une pente et s’y abriter en cas d’inondation.

Les dates

 

On trouve la trace des crues du Rhône dans les archives municipales depuis 1810

  • En 1810, le Rhône déborde et il est décidé d’élever une digue.
  • En 1840, les eaux du Rhône envahirent une grande partie du village.
  • En 1856, de terribles inondations envahirent la majeure partie de la commune, cernant le bourg de tous côtés, elles furent pires à celles de 1840.

    Le 30 Mai le fleuve envahit la plaine Les eaux s’élevèrent 1 m de plus qu’en 1840 : trois quart des récoltes furent détruites. Une grande partie du bétail périt noyé, 120 maisons furent démolies. On ne compta heureusement qu’un seul mort
    De Bollène furent acheminées des charrettes pour amener des vivres et une partie des sinistrés furent accueillis à Bollène jusqu’au retrait des eaux. Pour guider les sinistrés, le tocsin pendant 48 heures sonna toutes les 2 heures et on alluma des feux à la dernière plateforme de l’église.
    Le 3 juin 1856, l’empereur Napoléon III qui se rendait à Marseille fit arrêter son train en gare de Lapalud et remit 5 000 F aux autorités pour les victimes de l’inondation.

 

Il y eut des inondations en 1872, 1876, 1877, 1886, 1890, 1891, 1896, 1902, 1907, 1910, 1912, 1918, 1919, 1922, 1928, 1933, 1935, 1937, 1941, 1944, 1950, 1951, 1955, 1960.

Chaque fois, le Rhône a creusé des brèches sur les digues et chaque fois, elles ont été réparées.

  • En 1935, l’eau est arrivée jusqu’à la pâtisserie et au café Casino car la digue de L’Isle Roi avait cédé. Dans le café Casino, l’eau est arrivée jusqu’à la hauteur des tables, il a fallu marcher sur les tables pour se déplacer dans le café.

    A cette époque les personnes n’avaient pas de bottes et pour se déplacer ils marchaient avec des échasses, ils faisaient des passages avec des planches pour aller donner à manger aux cochons.

  • En novembre 1951, l’inondation est arrivée par le Béal et l’eau est remontée jusqu’à la pharmacie. La famille Gilles habitait dans la maison de leur père, la villa Maurette. Ils ont mis tous les balais dans la salle à manger pour éviter qu’ils soient mouillés : elle était surélevée d’un mètre par rapport à la rue.
    Dans la rue des Barrinques, pour monter chez eux, les anciens avaient mis dans la rue une échelle jusqu’au premier étage. Il y avait de l’eau tout le rez-de chaussée.
    L’inondation dura un bon mois. Les liaisons ferroviaires dans la vallée du Rhône ont été très perturbées, elles passaient sur la rive droite du Rhône, la partie gauche étant fortement endommagée. A Bollène, il y avait des travaux et une voie provisoire avait été créée, le Rhône emporta le remblai sur lequel elle était posée, laissant des rails en suspension.
    D’après une circulaire conçue spécialement pour ces inondations, les militaires dont la famille était victime d’inondation ont eu, sous le couvert d’une lettre du maire de la commune, droit à dix jours de permission.
    Le 22 novembre 1951 le Rhône est arrivé jusqu’au café du Cigalon, les terres sont inondées, le ravitaillement des fermes se fait grâce à la barque de la mairie. Bollène est dans l’eau à cause de la voie provisoire du chemin de fer qui a cédé. Il a plu toute la nuit plus le jour suivant.
  • En octobre 1993, après de fortes pluies sur les Alpes, le Rhône gonfla rapidement et inonda tout d’abord la plaine du Teil, de Donzère à Pierrelatte, avant d’arriver à Lapalud. Beaucoup d’habitants furent surpris de la rapidité avec laquelle le fleuve envahit les différents villages car ils croyaient que la construction du canal Donzère-Mondragon les protégerait des inondations.

    le Rhône a débordé et il est arrivé jusqu’à la pâtisserie Bertrand. L’évacuation des maisons de l’autre côté de la N.7 s’est faite en hélicoptère, Le gymnase a été réquisitionné pour les sinistrés et les secours.
    Les digues ont été réparées.

 

  • En 1995, le Rhône déborde et arrive jusqu’aux Meubles Fabrol.
  • Les 2 dernières furent 2002 et 2003.

Six digues

Pour contenir les eaux du Rhône on a construit des digues ; La plupart des digues ont été construites sur les anciens chemins de halage. Les digues sont recouvertes parfois d’arbustes et d’herbes, de plaques de béton, de cailloux. Les digues sont faites parfois de rochers recouverts de terre.

Pour empêcher l’eau de monter trop haut, on utilise un déversoir: c’est un terrain plus bas, de l’autre côté des digues qui recueille le trop plein d’eau.

Par endroit les digues sont plus basses pour permettre à l’eau d’aller dans les déversoirs. Il y a 6 digues ou chaussées : la digue du Rhône, la digue de la Mayne, la digue du Crochet, la digue Madier, la digue de l’Isle Roy et la digue de Balincourt.

Réparation des digues

En 1935, l’entreprise Dagrada et Granconatto est venu construire la digue du grand déversoir, certainement après les inondations de 35. Des gros blocs de pierres venaient jusqu’à Lamotte puis des Barrinques ils étaient acheminés par rails par un petit train avec des wagonnets : « le Décoville ».Il resterait encore de ces blocs près des digues.

L’entreprise était italienne mais elle faisait aussi travailler des Lapalutiens.