Bureau des Postes
16 mai 1808 : le Préfet du Vaucluse écrit au Maire de Lapalud pour lui demander un local pour le bureau de distribution qui doit être établi à Lapalud.
« Le 1er juillet prochain, Monsieur La Mole de Barne doit passer par Orange et Avignon et un bureau de distribution doit être établi à Lapalud. Le directeur de ce bureau m’a fait part de la peine qu’il a à trouver un local propice. Je vous invite à l’aider dans ses recherches et à lui faciliter de tout votre pouvoir les moyens de l’établir. Le local actuellement occupé par la gendarmerie serait propice au service du Bureau des Postes. Voyez et examinez si sans nuire à celui de la gendarmerie, on pourrait en distraire une partie suffisante aux besoins du Bureau des Postes ou en ce n’est la totalité en plaçant ailleurs la gendarmerie. Je laisse le tout à vos joies et à votre zèle. L’objet dont s’agit est trop essentiel et trop intéressant pour le département pour fixer toute votre attention et j’espère d’apprendre bientôt que vous avez procuré à M. Le Directeur un local convenable pour le bureau qu’ils ont en charge d’établir. »
1er juillet 1808 : le directeur des Postes (M. Bison) écrit au Maire de Lapalud pour l’informer de la mise en activité du Bureau de Poste. « J’ai l’honneur de vous prévenir que l’administration générale des Postes a établi un bureau de Poste dans votre commune, qui entrera en activité aujourd’hui 1er juillet. Je vous prie d’en donner avis à vos administrés par les affiches ci-jointes que je vous prie de faire apposer dans les lieux les plus apparents de votre commune »
La Malle Poste
La poste
Le service des Postes, chargé du transport du courrier à travers la France, et celui des Messageries, chargé du transport des personnes entre les villes françaises s’arrête à Lapalud où il y a un relais de « Poste à chevaux ». C’est un établissement installé le long de la route impériale Numéro 7 qui met à disposition des chevaux pour couvrir la distance jusqu’au prochain relais. Les chevaux sont ensuite ramenés à leur point de départ.
Une poste c’est l’unité de distance, qui vaut environ 9 kilomètres et qui doit se parcourir, par règlement, en une heure maximum.
Bien souvent la malle poste est attaquée. Entre 1795 et 1803 les brigands étaient évalués à une centaine dans la région de Donzère. Le maquis au sud de Montélimar, fût le théatre d’une terrible attaque le 24 Octobre 1798 par une troupe de quarante brigands armées; l’escorte de dix fusilliers fût massacrée et la malle-poste délestée de l’argent qu’elle transportait.
A Lapalud :
– 1er vendémiaire an X, des voituriers (brigands) ont été arrêtés aux portes de Lapalud
– 21/01/1807 : 5 hommes armés de fusils ont été aperçus couchés dans un fossé de la Grande Route de Lyon : soir et matin des patrouilles de la Garde Nationale sont faites
– 15/02/1810 : les gardes nationaux reçoivent l’ordre de parcourir la Grande Route des Blaches au Pont de la Berre pour assurer le passage des voitures et des courriers
– 1/03/1810 : 3 déserteurs armés sont arrêtés
– 20/01/1811, le brigadier Gautier averti le maire que « des bandits se proposent de profiter de la mauvaise saison pour exercer leur brigandage en attaquant les courriers des malles »
– 26/08/1816 : M. Chabas de Nîmes et Dame Gousad de Remoulin en arrivant à Lapalud ont constaté qu’il leur manquait la malle attachée derrière leur cabriolet avec bijoux et argenterie.
– 5/05/187 : la diligence d’Avignon à Nîmes a été attaqué à Saze. Les voleurs se sont réfugiés sur la rive gauche du Rhône, il faut surveiller bacs et bateaux
Bureau télégraphique
La poste
17 mai 1867 : le Conseil Municipal délibère et sollicite l’établissement d’un Bureau télégraphique : « La commune se trouve privée de la faculté de correspondance télégraphique. Le besoin d’un pareil service se fait vivement sentir parmi les nombreux négociants… »
14 juin 1867 : le sous préfet d’Orange écrit au Maire de Lapalud pour les dépenses pour l’établissement d’un Bureau télégraphique
« Votre Conseil Municipal a pris la date du 17 mai, une délibération par laquelle il sollicite l’établissement d’un Bureau télégraphique à Lapalud . Le Conseil aurait du voter en même temps, les frais de construction de la ligne, à la charge de la commune. Cette dépense doit être calculée à raison de 120 F ou 60 F par kilomètre suivant qu’il s’agit de construire une ligne neuve ou de placer seulement le fil sur une ligne existante…
Il me sera possible de donner suite à cette affaire que lorsque vous m’aurez transmis la délibération portant vote de la dépense.»
19 août 1868 : le Préfet du Vaucluse prend des arrêtés
« Vu
– la demande formée par M. l’Inspecteur des lignes télégraphiques en résidence à Valence afin d’être autorisé à établir une ligne télégraphique de Lapalud à La Croisière
– l’avis de l’Ingénieur en chef
– l’Ordonnance royale, la loi de 1807, le décret de 1851, l’arrêt de la cour de cassation de 1852
Arrêtons :
article 1 : Monsieur l’Inspecteur des lignes télégraphiques et les agents sous ses ordres sont autorisés :
1°) à procéder dans le département du Vaucluse à toutes les opérations nécessaires à l’établissement d’une ligne télégraphique de Lapalud à La Croisière en suivant la route impériale N°7
2°) à pénétrer dans les propriétés closes ou non closes que l’exigent les études ou les travaux.
3°) à y installer les poteaux et autres appuis nécessaires et à y procéder soit actuellement, soit ultérieurement à l’élagage des arbres dont les branches gêneraient les communications télégraphiques, à charge pour l’administration de payer, s’il y a lieu, aux particuliers, une indemnité dont le montant sera fixé à l’amiableou en cas de contestation, par le conseil de préfecture.
article 2 : Les poteaux à installer sur la dite route seront posés le plus près possible de l’arrête même de l’accotement.
article 3 : les élagages devront être faits soit pour l’établissement, soit pour l’entretien de la ligne de telle sorte que les fils soient à une distance minimum de 0m50 des branches des arbres voisins
article 4 : dans les villes et les villages, afin de ne pas obstruer la voie par des poteaux, il pourra être établi sur les maisons et constructions particulières, partout ou cela sera jugé nécessaire des supports ou tout autres appuis destinés à soutenir les fils électriques, sauf à réparer des dégradations et sans préjudice de tout droits à faire valoir ou à réclamer par les propriétaires ou les dits intéressés.
article 5 : si pour l’établissement de la ligne télégraphique il est nécessaire de modifier les ponts, murs de soutènement, et ouvrages d’art de la route, ces changements ne pourront être faits que de concert avec M. l’Ingénieur en chef du département et en cas de contestation, que d’après une décision préfectorale. Dans tous les cas l’Inspecteur des lignes télégraphiques s’entendra pour l’exécution des travaux avec MM les Ingénieurs des Ponts et Chaussées.
article 6 : les fils électriques et tout le matériel de la ligne sur le territoire du département seront sous la protection de MM les Maires, de la gendarmerie, des cantonniers et tous les agents de l’administration publique.
article 7 : le présent arrêté sera notifié aux propriétaires riverains de la voie parcourue par les soins de MM les Maires
MM les Maires, l’Ingénieur en chef, le commandant de gendarmerie, et l’Inspecteur des lignes télégraphiques sont chargé d’en assurer trace à chacun en ce qui le concerne
Boîtes aux lettres
La poste
14 février 1870 : dans le but d’accélérer la transmission des correspondances, le directeur des Postes, autorise l’établissement d’une boîte aux lettres à la « station du Chemin de Fer » qui serait levé par le convoyeur à la montée et à la descente. Mais son établissement se monte à 25,50 F à la charge de la commune.