Le peintre Rodolphe Julian

Dans le cimetière de Lapalud se trouve le tombeau de Rodolphe Julian, artiste peintre, né à Lapalud le 13 juin 1839 : et mort à Paris le 12 février 1907 : d’une embolie consécutive aux suites d’une phlébite. Une palette, attribut du peintre, figure sur la stèle et devant le tombeau on a placé un buste du peintre, provenant du jardin de sa maison de l’impasse Garoutte. Deux grands médaillons de plâtre trouvés dans les greniers du Château Julian, et des photos de Julian dans son âge mur présentent également un personnage imposant.

Sa mère, née Sophie Favier (1810-89) y est également enterrée, ainsi que son oncle, Pierre Rodolphe Julian (1812-82).

Sa nièce, Andrée Husson, romancière qui s’est rendue célèbre sous le pseudonyme d’André CORTHIS, dit qu’il tenait à revenir ainsi dans son cher pays natal où il était reçu par un cortège de paysans, tout un pays endimanché parlant la belle langue provençale.

Rodolphe JULIAN

Sa famille

Les parents de Pierre Louis Rodolphe Julian n’étaient pas mariés quand il est né à Lapalud, mais son père « Julian aîné », était l’un des témoins en présence de qui on a enregistré la naissance à la mairie de Lapalud. Le mariage de ses parents le 20 avril 1847 : quand Rodolphe avait près de huit ans a légitimé sa naissance. Il avait une soeur aînée, Mathilde Clara Louise Julienne, enfant naturel, née le 2 août 1834, qui avait presque treize ans au moment du mariage de leurs parents. La situation irrégulière des parents a pu rendre les premières années des enfants difficiles et leur présenter des problèmes pendant leur jeunesse.

Leur père, Pierre Louis Julian, est né à Lapalud en 1800, huitième année de la république, peu après le rattachement du Comtat Venaissin à la France, qui a eu lieu en 1791. C’était une époque de transition et le besoin de s’adapter au nouveau régime a du se sentir très particulièrement à Lapalud, situé aux confins des anciens Etats du Pape et soumis à la seule autorité française.

Pierre Louis Julian père de Rodolphe et de Mathilde Clara, qui était débitant de tabac, avait un emploi qui a du le mettre en contact avec l’animation du village. Quand ses enfants sont nés, il avait perdu ses parents, Pierre Julian, marchand, revendeur, en 1824 et Elizabeth Laforce morte en 1827.

Sophie Marie Favier, mère des enfants, avait également perdu sa mère, Marie Robert Favier, en 1822 et son père, Jean Favier, cultivateur, en 1831.

La situation indépendante des parents explique peut-être pourquoi ils ont attendu si longtemps avant de se marier en 1847.

Son enfance

Nous ne savons presque rien des premières années de Rodolphe Julian. Comme son père, il a du être en contact avec les nombreux gens de passage à Lapalud aussi bien qu’avec les enfants du village. Ces contacts ne pouvaient manquer d’élargir son horizon.

André Corthis, la nièce de Madame Julian, disait qu’on avait envoyé le jeune Rodolphe à Marseille pour gagner sa vie, petit commis dans une librairie. Là, il « bêtisait sur le port« , il aimait nager, et jouait au jeu de la lutte. Il aimait lire, surtout les romans de Balzac.

Ses débuts

Son talent pour le dessin s’est manifesté quand il été très jeune. Enthousiasmé par sa lecture de Balzac, Julian rêvait à la conquête de la capitale. Il est parti à Paris sur les conseils d’amis, parmi lesquels un Monsieur Charavet.

Ses premières années à Paris ont été difficiles le jeune provincial, mal logé, souffrant de la faim et quelquefois malade. Il a été l’élève de Cabanelet de Cogniet de l’Ecole des Beaux-Arts, sans être inscrit aux Beaux-Arts. Energique et tenace, il étudiait la peinture devenait très fort.

Sa carrière artistique

Tout en développant son talent artistique Rodolphe Julian semble avoir hésité un moment sur le choix de la carrière qu’il allait poursuivre. Il occupait « une grande salle au 36 rue Vivienne où il habitait à partir de 1866, très haute de plafond: un atelier de peintre ».

A partir de 1863 : Rodolphe Julian a commencé sa carrière artistique en exposant des œuvres dans les salons.

En 1863, : au Salon des refusés il expose « deux têtes d’étude » et encore six autres toiles. L’une de celles-ci, une femme nue représentant le personnage principal dans la dernière scène du Rolla de Musset, a été un succès de scandale » Deux ans plus tard, il commence à exposer dans les Salons officiels.

Au Salon de 1865 : il y a deux œuvres de Julian. Après avoir critiqué certains tableaux dans le Salon, G. Privat loue les œuvres de Julian: « M. Julian me console heureusement de cette peinture fade et décolorée. Ces deux figures de femmes La Jeune Fille et Désolée sont bien dessinées, bien peintes, d’un ton agréable, d’une originalité incontestable« .

Après ce début favorable, Julian va continuer à exposer au Salon.

En 1867 : il y a deux tableaux de Julian, Le Portrait de Mlle. X et Faune prédisant l’avenir à des Nymphes. L’année suivante il expose le Portrait de M Millet. député du département de Vaucluse.

Au Salon de 1869 : il y a encore une œuvre d’inspiration littéraire, Mme. Bovary: Pendant les années de la guerre franco-prussienne et de la commune Julian n’expose pas dans les Salons, bouleversés par les événements de l’époque. Ses œuvres recommencent à y figurer en 1873 quand il expose Portrait de Mile.

L’année 1876 : est importante dans la carrière artistique de Rodolphe Julian. Au Salon officiel il expose Une Académie de Peinture qui représente un atelier de l’Académie Julian qu’il avait fondée en 1868. Cette œuvre , probablement destinée à faire de la publicité pour son Académie, représente une classe mixte.

Toute l’activité de ces années 1863-79 représente un beau début le carrière artistique pour un jeune peintre. Et pourtant Rodolphe Julian n’a pas poursuivi cette carrière où il commençait à avoir des succès. Il est difficile aujourd’hui de mesurer son talent puisque la plupart de ses tableaux ont disparu.

Ses oeuvres

Les tableaux que Julian a exposés dans les Salons représentent les catégories traditionnelles. Il y a d’abord des têtes d’étude, des esquisses. Parmi ses portraits sont ceux de personnages importants. tels que M. Millet, député de Vaucluse, le pays de Julian.

Ompdrailles le Tombeau-des-Lutteurs

Il expose également des tableaux à sujet mythologique comme celui du faune avec des nymphes

Beaucoup de ses tableaux représentent des femmes, des nues.

Enfin, trois de ses tableaux exposés dans les Salons sont des illustrations le textes littéraires.

C’est par les illustrations pour Ompdrailles, le beau livre de Léon Cladel, que nous pouvons le mieux juger le talent de Rodolphe Julian. Il renferme dix-huit dessins et eaux-fortes.

Le thème d’ompdrailles où Cladel a célébré « la lutte à mains plates »devait plaire à Julian qui avait connu et peut-être participé aux tournois de lutte dans les fêtes locales de Lapalud. Il était naturel que Cladel s’adresse à lui qui avait dirigé des spectacles de lutte à Paris.

Arribial ressemble à Henri Marseille, et il est possible que le Meunier de Lapalud ait servi de modèle à Julian pour ce personnage du roman.

L’académie: sa fondation

Une dizaine d’années après la fondation de l’Académie il semble que Julian ait renoncé à poursuivre sa carrière artistique. Ce sacrifice de sa carrière personnelle a été comnenté par des journalistes de l’époque.

En 1887 : on lira: « M. Julian qui, au grand regret de ses nombreux admirateurs, a abandonné les pinceaux pour la partie administrative, est arrivé à un succès sans précédent en s’entourant d’artistes émérites qui sont tous ses amis. » L’année suivante on dira: « Un peintre qui a renoncé à l’art pour se donner tout entier à l’administration de son académie, M. Julian a organisé deux cours pour dames. »

Deux ans plus tard, il y a ce commentaire sur les débuts de l’Académie. « A cette époque Julian était considéré comme un artiste d’avenir; ses succès au Salon prouvent qu’il aurait pu briller comme peintre, mais, absorbé par l’administration de son école, il abandonne la peinture, élevant d’ailleurs un autre monument à sa gloire, l’Académie qui porte son nom. »

Quand Julian a commencé à exposer au Salon en 1865, il habitait au 50 rue Lamartine. A partir de 1866, c’est très près de la rue Vivienne qu’il a établi son Académie. Il habitait, dans une soupente dont la porte était couverte des autographes de peintres, hommes de lettres et journalistes qui venaient là pour le voir. A propos de son origine il aimait raconter, qu’ayant besoin d’argent et possédant un grand atelier et un modèle superbe, un Auvergnat, qu’il voulait conserver, il décida d’ouvrir une école. Son premier élève, un petit bossu, était très mécontent de se voir le seul, mais finit par rester après que deux autres se présentèrent. Quand il eut quelques élèves de plus, il leur proposa de louer un beau local en plein centre de Paris et de leur donner des professeurs à choisir par eux, parmi les plus célèbres. Plus tard, ayant obtenu le succès grâce à beaucoup de travail et de patience, il se plaisait à attribuer ces résultats « à la bosse de mon premier élève. »

Jusqu’en 1880 les activités de l’Académie se groupaient dans les locaux du Passage des Panoramas et de la rue Vivienne. Si les classes étaient mixtes au début, Julian a du établir très vite des ateliers séparés pour les femmes. Les ateliers d’hommes occupaient le rez de­ chaussée, tandis que le premier étage était réservé aux dames.

Les témoignages de ces premiers élèves font comprendre que les contacts avec le patron ont joué un rôle important au moment des débuts de l’Académie. Vers 1880 son succès a permis une expansion très rapide et Julian en a profité pour ouvrir de nouveaux ateliers dans d’autres quartiers de Paris.

Les ateliers

L'Académie Julian Tableau de Marie Bashkirtseff (1881)

En plus des ateliers de femmes au 51 rue Vivienne il y aura une série d’ateliers pour les hommes au 48 Faubourg St. Denis. Puis en 1888 il établit un atelier féminin rue de Berri, dans un quartier plus aristocratique, et deux ateliers à Montmartre. Il ouvre aussi un atelier pour les hommes dans un quartier aristocratique, au 338 rue Saint Honorê, près de la place Vendôme. En 1890 il traverse la Seine et transporte son principal atelier masculin du Faubourg St. Denis dans le quartier latin. Peu après il établira des ateliers féminins rue du Cherche-Midi.

L’expansion de l’Académie posait de nouveaux problèmes au directeur et il semble que Julian ait du abandonner ses contacts directs avec les élèves.

Les professeurs

Les peintres célèbres que Julian a choisis comme professeurs étaient souvent ses arnis. On note que M. Julian excelle dans l’art d’enseigner mais il est modeste et s’efface devant MM. Bouguereau, J. Lefebvre, Tony Robert-Fleury qui sont les correcteurs attitrés.

Il continuait à suivre les progrès des élèves par ses contacts avec leurs maîtres, mais il ne visitait les ateliers qu’en observateur ou pour remettre de l’ordre en cas de graves désordres.

Son enseignement

Dès 1881 on note que chez Julian la méthode toute traditionnelle n’a rien d’extraordinaire. L’enseignement est pareil à celui de l’Ecole des Beaux-Arts que Julian a connu par ses études, mais « chacun jouit d’une liberté complète, travaille comme il l’entend« .

Julian a reconnu très vite que les étrangers et les femmes manquaient d’ateliers sérieux. Parmi ses premiers élèves il y avait de nombreux étrangers. Quand il a créé des ateliers féminins, ils étaient tout comme ceux des hommes, avec le « modèle vivant indispensable pour mener à bien des études sérieusement artistiques. » Afin d’assurer le caractère sérieux des ateliers de femmes et de rassurer les familles, Julian défendait l’entrée aux hommes y compris les pères et frères, à l’exception du modèle et des maîtres. Malgré cette séparation des ateliers, les œuvres des femmes étaient jugées avec celles des hommes dans les concours mensuels où les femmes remportaient souvent des prix. On compare l’Académie avec le « Art Students’ League », école « fondée à grands renforts de millions » à New York tandis que Julian a obtenu le succès sans subvention « par sa volonté et son esprit d’initiative ».

La dispersion des différents ateliers présente de grands avantages pour la commodité des élèves et des professeurs quoiqu’elle oblige Julian à des allées et venues chaque jour entre ses différents immeubles. Au lieu de la division des élèves par classes comme en Amérique, tous les niveaux sont réunis dans un atelier commun, de sorte que les élèves s’entraident et l’exemple du plus fort incite le débutant au travail. Surtout « le succès de l’Académie provient du discernement avec lequel son Directeur a choisi les professeurs, il fallait être un artiste pour savoir distinguer entre le vrai mérite, souvent modeste, et la notoriété bruyante.

Très tôt l’Académie Julian a été reconnue comme « la première Académie entre toutes celles qui se sont ouvertes en dehors de l’Ecole officielle des Beaux-Arts« . Son programme éminemment pratique préparait les élèves à des carrières artistiques.

Les succès de l’académie

Les concours et expositions mensuels étaient une préparation pour les concours de l’école des Beaux-Arts ou pour l’exposition dans les Salons. Les nombreux succès des élèves nommés aux Beaux-Arts, Prix de Rome ou reçus au Salon réjouissaient Julian et ajoutaient la réputation de l’Académie qui allait devenir universelle. Plus tard Julian saurait aussi se tenir au courant des nouvelles tendances en introduisant des cours pratiques d’illustration et d’arts graphiques.

Avec l’expansion de l’Académie, le Directeur a su conserver l’importance des contacts personnels avec les élèves. Ce prodigieux administrateur qui, de si solide façon organisa des ateliers dont le modèle a été repris dans le monde entier, fut en même temps un grand philanthrope. On continue à noter aussi, avec le souci d’enseigner les méthodes traditionnelles, le respect pour l’individualité de chaque élève.

Le journal, L’Académie Julian

Rodolphe Julian

Depuis sa fondation jusqu’à la fin du siècle, l’Académie s’est agrandie sans organe de publicité. C’est par ses relations, le choix les professeurs et le succès de ses anciens élèves que Julian a obtenu ses résultats. Le nombre des élèves admis aux Beaux-Arts ou Prix de Rome, leurs œuvres reçues au Salon, leurs carrières honorables, ont établi la réputation de l’Académie et attiré de nombreux nouveaux élèves. Ce n’est qu’en novembre, 1901 que Julian a décidé de fonder un journal, L’Académie Julian.

Dans le premier numéro, on explique quel est son but: « La pénurie des journaux d’art a donné l’idée à M. Julian d’en créer un spécial à son Académie. « Notre but unique est pour le moment de rapprocher tous les élèves de l’Académie et d’en faire comme une grande famille dont les membres s’entraident…« .

Le journal fondé par Julian allait continuer à paraître après sa mort jusqu’à l’époque de la première guerre mondiale en 1914.

Sa vie

En dehors de sa carrière artistique, de sa courte expérience comme directeur de spectacle et de ses efforts immenses et pleinement réalisés pour établir une Académie universellement reconnue, sa vie est guère connue pendant ses années à Paris. Toujours très discret et modeste, il a laissé peu de traces des nombreuses relations qu’il a du établir. Sans doute a-t-il connu Léon Cladel, le brillant auteur d’Ompdrailles qu’il a illustré et de nombreuses autres œuvres. Il a retrouvé Daudet, qui était presque son compatriote, à Paris. Il s’est occupé des rencontres Internationales des Arts et des Lettres et de la Société Baudelaire et que lui et des amis y ont pris sa relève.

Sa femme

Sa femme Amélie Beaury-Sorel

Ce n’est qu’en 1895 que Julian a épousé Amélie Beaury-Sorel. Elle était issue d’une illustre famille qui remontait aux Comnenes, empereurs de l’empire byzantin au 11ème et 12ème siècles. La famille est passée en France par voie de la Corse où ils s’étaient exilés. Elevée en partie en Espagne, Amélie est devenue massière dans l’atelier féminin de l’Académie Julian. Elle était très dévouée pour le Directeur.

Elève de Tony Robert-Fleury, Amélie Beaury-Saurel s’était consacrée très sérieusement à sa carrière d’artiste peintre. Elle exposa au Salon.

Il épousa Amélie Elise Anna Beaury le 9 janvier 1895 : dans le 17ème arrondissement où habitait la mère de sa femme et aussi sa soeur Irma Beaury, Mme. Jean Husson, mère de la future célèbre romancière, André CORTIS. C’est dans l’appartement de la rue d’Amboise que les nouveaux époux se sont installés, et c’est dans ce domicile conjugal que Julian mourrait subitement d’une embolie le 11 février 1907 : . Après leur mariage, Mme Julian a continué à jouer un rôle important dans l’administration des ateliers féminins sans négliger sa carrière d’artiste.

Son contact avec Lapalud

Pendant les années où les efforts de Julian à Paris se consacraient d’abord à sa formation artistique brièvement interrompue par son expérience de directeur de spectacle et ensuite àla création de son Académie, il n’a jamais oublié Lapalud. Toujours profondément attaché à son village natal, il y retournait pour se délasser des soucis et fatigues de son rôle d’administrateur et défenseur de l’Académie En retournant, Julian y a trouvé sans doute une tranquillité qu’il appréciait en comparaison à la trépignante activité élèves de sa vie à Paris.

Le château de la Garoutte

Julian possédait « Le Jardin », une belle propriété qu’on appelle aujourd’hui « Château Garoutte » qu’il occupait quand il était à Lapalud. Cette propriété, est située aux Bourgades Basses où son père et son grand-père maternel étaient nés. C’est une propriété entourée de grands arbres, cyprès, saules, peupliers, platanes et autres, traversée du nord au midi par le Canal du Moulin de Lapalud, comprenant dans la partie du levant du Canal bâtiments de maître avec dépendances, élevés sur perron, bâtiment d’exploitation avec derrière petit bâtiment appelé la Chapelle, au devant grande cour avec tonnelle et puits à roue, jardin potager avec source et lavoir et au couchant du Canal prairie avec puits à roue, le tout d’une contenance cadastrale d’environ trois hectares treize ares ».

A sa mort, Julian possédait aussi d’autres immeubles moins importants, maisons d’habitation, bâtiments, parcelles de terre et jardins. Il était propriétaire d’une maison au coin de la Grand-Rue et de la rue de la Poste où il se retirait quand les inondations l’empêchaient de rester au Jardin l’atelier  JULIAN.

Avec son chien Goliath

A la fin du siècle il avait acheté à M.Gauttier un grand domaine avec une longue bâtisse longeant l’avenue de la Gare, près du centre du village. La fille d’André Corthis, raconte qu’il possédait à un moment jusqu’à dix-huit énormes chiens, labradors ou danois très féroces, qu’il parquait dans un immense enclos grillagé. Le seul chien laissé en liberté était Goliath. On raconte dans le pays qu’on l’envoyait faire les commissions même chez le boucher qui lui confiait des paquets qu’il rapportait fidèlement à la maison. Peu avant la mort de Julian il y eut des cas de rage dans la région et il fut obligé d’abattre ses chiens, ce qui le désola.

Son successeur

L’année avant sa mort, Julian a fait un testament olographe à Paris. Il a nommé, son neveu, Marius Louis Garoutte légataire universel, chargé de gérer toutes ses propriétés à Lapalud. A sa veuve Amélie Beaury-Sorel il a laissé les revenus élevés de l’Académie Julian, qu’elle a dirigée après sa mort avec l’aide de ses neveux, Jacques et Gilbert Dupuis, nommés successivement Directeurs

 

Le Château Julian

Le château

A la mort de Julian, sa femme qui héritait de l’Académie, voulut aussi posséder une résidence dans le village où elle avait souvent séjourné avec son cher mari. Elle racheta la grande propriété au centre de Lapalud que Julian avait jadis acheté à M. Gauttier. Là elle fit faire des transformations afin de pouvoir y recevoir sa famille.

Pour en savoir plus sur le Château Julian