Le Béal

Lapalud une zone marécageuse

Le béal

Ces marais couvraient entièrement le quartier des Planières, une partie des Frémigières et du quartier des Oriols. Ils rendaient le pays insalubre et permettaient au Rhône de venir battre les remparts à la moindre inondation. Ils étaient alimentés par les eaux du Bas de Pierrelatte et surtout par toutes les sources des Planières qui étaient très nombreuses.

Certaines parties de ces marais étaient assez profondes, elles atteignaient la nappe d’eau naturelle et on pouvait y circuler en barque toute l’année.


Au moment des inondations, ou à la suite de longues périodes de pluie, les eaux suivant la pente naturelle du terrain s’écoulaient dans la direction du sud à travers les champs. Ces eaux au cours des siècles creusèrent un premier lit, mais c’était insuffisant. Il fallait faire disparaître ces eaux stagnantes, assécher ces marais.


C’est alors que fut creusé le Béal des Barrinques; certainement en même temps que la construction du pont de Pont Saint Esprit sous la direction des frères pontifes. Ils firent dans la région de nombreux travaux d’assainissement.

Il est probable que sur l’intervention du cardinal de Rovère, ils firent creuser le Béal. Il était à l’origine très profond et ce fut une réussite car le Béal assécha une grande partie du pays. Il rendit cette surface cultivable et en passant par la Tamarisse, alla restituer les eaux des Planières au Rhône.

Le béal

Le Béal de La Palud

La rue du Barry était un grand canal
Avant les années 1950 il y avait un canal, le Béal qui coulait à la place de la rue du Barry, le long des jardins. Autrefois, il servait à évacuer les eaux qui faisaient tourner la roue d’un important moulin qui se trouvait à la jonction de la déviation et de la rue du « Vieux Moulin ». En même temps, ce Béal drainait les eaux de deux grosses sources qui se trouvaient à son départ.
Tout au long de son parcours se trouvaient de nombreuses sources qui se jetaient dans le Béal. A l’angle de la maison face à la maison Cardinale, il y avait une source qui sortait au milieu d’un arceau en pierres. La plus grosse des sources était au lavoir.
On y circulait en barque et il y avait des anneaux, le long du Béal du côté opposé des remparts qui servaient à attacher les barques.

Le lavoir
Une source sortait à l’angle du lavoir, le traversait et passait au milieu de l’abattoir, construit entre le Béal et le lavoir. Maintenant il y a une petite placette avec un rampe d’où on peut voir le Béal qui n’est pas recouvert. L’eau de cette grosse source servait à rincer le linge et à nettoyer l’abattoir. Il y avait des grosses pierres autour de la source et les femmes se mettaient à genoux sur ces grosses pierres pour laver leur linge.
Après les années 50-60, les femmes lavaient dans la lessiveuse et continuaient à venir rincer au lavoir.
Il y avait un 2ème lavoir avenue d’Orange (il a été recouvert en 1966). Les femmes du sud du village allaient laver au Béal, elles y allaient avec leur brouette et leur planche, on les appelait « les lavandières ».
Le lavoir, au nord du village comportait des bacs alors qu’au lavoir plus au sud (avenue d’Orange) on lavait à même le Béal. En savoir plus sur le Lavoir

C’était un lieu de promenade
Le parc Julian, très ombragé était fermé par des murs tout autour qui empêchaient les promeneurs d’y aller. Donc promeneurs venaient se promener le long du Béal où il y avait de nombreux bancs pour s’asseoir. Tout le long du Béal, il y avait des acacias et l’été on était à l’ombre. Les enfants pêchaient et se baignaient dans ce Béal.

De petits ponts pour traverser
Toutes les maisons qui étaient du côté du village en bordure du Béal avaient un jardin en face, de l’autre côté du Béal. Pour traverser et aller dans ces jardins, il y avait des ponts avec des rambardes en ferraille ou en pierre. Chaque maison avait son petit lavoir en pierres.
Le béal

L’abattoir
En prolongement du lavoir il y avait un abattoir tenu par les frères Barnier : Raymond et Emilien et avant par leur père Fernand. Ils y travaillaient de nuit ou de bon matin. Il a fonctionné jusque dans les années 70, puis il n’a plus été aux normes et a été détruit en 1997, cet abattoir avait plus de 160 ans.

Un endroit malsain
Plus tard, le Béal servit aussi de déversoir à des eaux beaucoup moins propres, celles du lavoir communal, celles de l’abattoir, celles des maisons le bordant : il n’y avait pas de tout à l’égout et toutes les maisons en bordure avaient leurs égouts qui se déversaient directement dans le Béal.
Les Lapalutiens se souviennent, dans les années 70, et sûrement même avant, du sang, des morceaux de viande qui s’évacuaient par le Béal, ils allaient à la pêche, et ils souviennent aussi des poissons chats qui se trouvaient dans le lavoir.
Il devint le domaine des rats. Pour une question d’hygiène, la municipalité a fait, dans les années 1950, aménager l’écoulement des eaux et l’a recouvert : c’est devenu la rue du Barry.

L’usine sur d’anciens marais
Entre le Béal et la RN7, il y avait une usine qui a servi différemment suivant les époques.

  • vers les années 1870 on y travaillait la garance et le tanin pour colorer les vêtements. Il devait y avoir un moulin qui servait à broyer les racines.
  • vers les années 1900, ce fut une filature. (Dans toutes les maisons de Lapalud on élevait les vers à soie.)
  • Puis une entreprise de tuyauterie occupa les bâtiments.
  • Le grand père Gilles l’a transformée en fabrique de balais

En bordure de cette usine, ce n’était que des terrains vagues : il y avait de l’eau stagnante formant des marais.
La construction du canal Donzère Mondragon a pratiquement fini par assécher les terres de la commune.