L’église

 

1827-2017 : LES 190 ANS DE L’AGRANDISSEMENT DE L’EGLISE DE LAPALUD

Le 29 juin 2017, une causerie a été organisée par la paroisse de LAPALUD avec le concours de la Commission Patrimoine de la Municipalité et animée par France et René GOUDON à l’église.

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La construction de l’église

Vue de l'église

A l’arrivée des Hospitaliers il n’y avait ici qu’une petite chapelle, édifiée par les pêcheurs des marais et du Rhône, desservie par un moine.

Les Hospitaliers y firent construire une commanderie et créèrent la partie centrale (la nef qui est de style roman), le clocher actuel lui est plus récent.

Saint Pierre

Julien de Roure ou de la Rovère fut nommé évêque de Carpentras puis Cardinal au titre de Saint Pierre-es-Liens avant d’être élu archevêque puis Pape.

Saint Pierre-es-Liens est aussi le nom de la paroisse, une statue le représentant se trouve d’ailleurs derrière l’autel.

Saint Pierre, apôtre, à qui furent adressées ces paroles : « Vous êtes Pierre et sur cette Pierre je bâtirai mon Eglise » avait été emprisonné par Hérode et s’était délivré miraculeusement. De plus d’après une antique tradition, les clefs des églises dédiées à St Pierre aux Liens auraient eu le don de guérir de la rage. Elles auraient été forgées dans une pièce de métal renfermant quelques parcelles de fer provenant des chaînes de Saint Pierre.

C’est pour cette raison et pour le fait que Saint Pierre était aussi sollicité pour guérir les fièvres intermittentes que l’on se rendait en pèlerinage dans notre église. C’est aussi pour cette raison que la fête votive de Lapalud était célébrée le 1er août, le jour de la fête de Saint Pierre et que sur l’écusson de Lapalud on trouve les clés de Saint Pierre protecteur de notre village.

L’extérieur de l’église

Le calvaire

Sur la face ouest du clocher on peut encore voir les vestiges de la canonnade du siège du Baron des Adrets contre Lapalud, catholique dans les années 1560. Quand le baron se rendit maître de la place il dévasta l’église et pilla ce qu’elle contenait.

Au-dessus de la porte, contre la façade, il y avait un balcon sur lequel, entre autres, l’abbé Rose éleva le Saint Sacrement en 1840 lors d’inondations pour demander à Dieu de protéger le village.

Le calvaire

Un calvaire du XIIème siècle réalisé en pierres de taille. Il comporte 4 niches qui abritaient des statues disparues aujourd’hui. La croix originelle fut remplacée par une croix en fer.

Ce calvaire se trouvait vraisemblablement dans le premier cimetière de Lapalud qui était au sud de l’église jusqu’en 1780 dans la cour du Portalet) Les riches comme dans toutes les paroisses étaient ensevelis à l’intérieur de l’église. Des travaux effectués ont permis de constater que son sous-sol recèle une quantité considérable d’ossements.

Borne d'Altitude

Borne d’altitude

Un anneau en métal indique l’altitude du village : 46 m. Il en existe d’autres : un identique près de la porte de la Poste et deux différents et antérieurs : un sur un montant de la porte nord du village et un sur la maison mitoyenne à la pâtisserie Bertrand.

Le clocher

Au XIIème siècle, le clocher n’était formé que de jambages unis par un arceau sous lequel était suspendue la petite cloche du monastère.

Au milieu du XIIIème siècle, Bertrand III de Clansayes puissant évêque de Saint-Paul-Trois-Châteaux, termina toute la partie centrale et fit élever sur le devant un mur très solide en pierres de taille, terminé en pointe et percé de deux larges ouvertures pour y installer deux cloches.

Le clocher définitif fut sans doute construit au XVème, siècle avec l’aide de Julien de Roure, évêque de Carpentras, qui devait devenir le pape JULES II (1443-1513)

D’ailleurs à l’intérieur de l’église, un peu au-dessous des premières assises de la flèche on peut voir 4 écussons :

– Le premier représente la Chambre Apostolique de Carpentras qui était Seigneuresse et Haute Dame de Lapalud.

– Le deuxième est une branche de chêne (chêne se dit roure en provençal) en hommage à Julien de Roure futur pape Jules II.

– Le troisième est une feuille végétale inconnue

– Le quatrième ne porte aucun signe.

Les cloches furent mises en place bien après la construction du clocher ainsi qu’en témoigne une inscription sur une face intérieure de la flèche : le 16 juin 1640.

En 1823, la mairie royaliste voulait agrandir l’église, elle fait démolir un mur de l’église, fait creuser de nouvelles fondations, mais profondément antiroyaliste Victor Jullien le propriétaire du Portalet obtient un décret ministériel qui bloqua les travaux prétextant que la mairie allait faire ce nouveau mur sur un terrain lui appartenant. Cet ancien jacobin, franc-maçon et anticlérical notoire s’opposa durant 3 ans à la Municipalité royaliste et au clergé local qui voulaient agrandir l’église sur l’emplacement de l’ancien cimetière.

Finalement en 1827 il donna ce terrain à la Mairie, heureux de les avoir contrariés pendant 3 ans.

Les nouvelles cloches :

Le clocher

1er avril 1838: Le Conseil Municipal veut faire fondre les 2 vieux canons de bronze (de 108 kg les deux) appartenant à la commune, pour les utiliser à la fonte d’une cloche qui sera spécialement affectée à l’horloge publique mais le préfet refuse car seule l’église a le droit de recevoir le don de vieux canons, et ordonne que la cloche soit placée sur le clocher de la paroisse et qu’elle serve d’horloge publique. Elle deviendra la propriété communale et sera à la disposition de l’autorité civile et ecclésiastique.

Baptisée le 21 juillet 1839 elle avait pour parrain M. Théodore Brezun, maire et pour marraine dame Isabelle Astier, épouse Nadal.

Le 19 janvier 1851 Bénédiction de la maîtresse cloche. Elle pèse plus d’une tonne, mesure 1,22 m de diamètre. Il lui est donné le nom de « Marie Sauveterre ».Son parrain est Frédéric Granier (représentant du peuple, membre du Conseil Général de Vaucluse et ancien maire d’Avignon), sa marraine est Marie Granier (fille aînée du Maire de Lapalud) et elle fut baptisée par l’abbé Rose, prêtre érudit de Lapalud dont une rue du village porte le nom. Il proposa que la devise de Lapalud dont il avait retrouvée l’existence y fut gravée. (La foi qui repose sur l’ancre du salut demeure inébranlable)